
98 pages, éditions Rue de Sèvres, à 18¤
C'est l'histoire des meilleurs moments de l'amour : ils se rencontrent, se regardent, se parlent des nuits entières, s'aiment sans cesse... il la peint, elle s'amuse à être peinte... et après ?
"Je n'exige pas, je suggère qu'on fasse l'amour sur le capot encore brûlant de ce véhicule de luxe qui n'est pas à nous."
Les deux personnages se mettent à nu - c'est le cas de le dire -, Seabearstein dévoile ouvertement son désir et son amour à l'encontre de Mireille, tandis que cette dernière se laisse voir dans sa tenue d'Eve et s'offre entièrement à son homme. Chers futurs lecteurs, si j'ai un conseil à vous donner, ce serait celui de ne pas rester au premier degré de l'histoire : on voit des scènes de sexe et des appareils génitaux, certes. Mais essayez de voir ce qui se cache derrière ces images crues, ce que l'auteur a réellement voulu sous-entendre.
Outre ces deux héros, d'autres personnages donnent leur vision de l'amour. Nous avons tout d'abord la meilleure amie de Mirelle Darc, Protéine, qui se désole de ne pas trouver un homme capable de la comprendre. Elle réfléchit même à la possibilité de se tourner vers les femmes. Puis, Nosolo, cet homme si étrange qui ne supporte pas de vivre seul.
En mélangeant l'art et l'amour, l'auteur nous offre un tableau de sentiments éparses. Tant et si bien que l'histoire d'amour des deux protagonistes se fige sur un tableau ; leur histoire devient un tableau d'art contemporain. Leur histoire, tout comme l'art contemporain, voit une transgression des frontières du classique, une rupture brutale avec les règles établies. Et c'est justement cette forme de liberté - liberté de la représentation, liberté de leur relation - qui rend intéressante l'histoire.
L'auteur se laisse également une liberté dans la forme et dans le ton employé pour créer cette bande-dessinée. Il n'explique pas tout, il laisse sous-entendre. Il ne dessine pas des cases bien rangées et linéaires, il laisse le choix de lecture aux lecteurs. Il sort du chemin standard pour affirmer sa propre identité artistique. C'est vraiment bien fait. Assez surprenant au début, mais vraiment captivant.
Tu n'as rien à craindre de moi, c'est une histoire d'amour moderne, qui mêle art, religion, politique et sentiments. Allez regarder quelques planches de cette BD avant d'acheter le livre : vous pourrez être surpris de la manière dont Joann Sfar parle de l'amour...
BO-o-M, Posté le vendredi 22 avril 2016 02:05
J'y ai jeté un ½il aujourd’hui, j'avoue que les dessins ne me plaisent pas particulièrement donc je pense passer mon tour :/