
C'est l'histoire de... Tori. Michael. Becky. Lucas. Charlie. Et de l'année où tout a changé.
– Mais t'es qui, toi ?
Il se fige devant moi et annonce d'une voix caverneuse :
– Je m'appelle Michael Holden.
Michael Holden.
– Et toi, qui es-tu, Victoria Spring ?
Je ne trouve rien à répondre, parce que c'est précisément ce que je répondrais : rien. Je suis du néant. Du vide. Je ne suis rien.
Soudain, la voix du proviseur retentit et je me tourne vers le haut-parleur.
Quand le silence revient, je baisse le regard et la salle est vide. J'ouvre mon poing et dans ma main, il y a le Post-it SOLITAIRE.CO.UK. Je ne sais pas à quel moment il est passé de celle de Michael Holden à la mienne, mais c'est un fait.
Ça doit être là que tout a commencé.
"Ce n'est pas parce qu'un truc ne compte pas que ça ne vaut pas la peine de le faire."
Les personnages sont tous des adolescents lycéens, à qui il arrive des aventures types de jeunes de leur âge. Alice Oseman met en place un schéma type, avec des lycéens stéréotypés - qui forment des bandes, qui parlent d'amour, qui cherchent à se connaître eux-mêmes... Mais elle ajoute aussi une intrigue à son roman, avec la recherche ininterrompoue de l'auteur d'un site Internet très étrange "Solitaire.co.uk", qui introduit la pagaille dans ce lycée calme.
Mais le sujet principal de ce roman, c'est le rapport des jeunes avec Internet. En effet, Alice Oseman se questionne sur le réel intérêt d'Internet, sur ses fonctionnalités et le fait que tant de jeunes soient accros à ce nouveau média. Dans L'année solitaire, la protagoniste, Tori, tient un blog anonyme, qu'elle consulte chaque jour, qu'elle agrémente quotidiennement, où elle discute et débat avec de parfaits inconnus. Les relations sociales, de nos jours, se créent, se construisent ou se détruisent grâce - ou à cause - d'Internet. On remarque aussi très nettement le pouvoir du Web, avec les actions du groupe Solitaire, qui, à travers un écran, arrive à semer la zizanie dans un lycée.
Pour un premier roman, je trouve que l'auteure ne s'en sort plutôt pas mal. Les adolescents devraient adorer. Par contre, un petit bémol, qui m'a dérangé tout au long de ma lecture : c'est le fait qu'Alice Oseman cherche à étaler sa culture générale. Chaque chapitre regroupe bons nombres de références culturelles - cinématographiques, historiques, littéraires... - que l'auteure incorpore sous forme d'exemple dans l'histoire. Références superflues, qui ne servent pratiquement à rien, et au contraire, coupent momentanément le fil du récit.
En tout cas, ce roman peut être lu par tous les adolescents qui se sentent lésés, seuls, qui, comme Tori, reclus et différents des autres, intériorisent leurs émotions et ne se tournent pas vers les autres. A à peine 18 ans, Alice Oseman nous donne quand même une belle leçon de vie.
Une histoire sympathique à découvrir, agréable pour passer le temps... mais sans plus.
Mille-et-deux-livres, Posté le mardi 09 juin 2015 08:42
Je l'ai adoré ♥