
"Les angoisses des malheureux ne méritent pas moins d'attention que les crises qui révolutionnent la vie des puissants et des privilégiés de la terre."
C'est sous les traits de Lucien de Rubempré qu'Honoré de Balzac développe son récit. En outre, son protagoniste contient d'étranges ressemblances avec l'auteur, qu'il présente subrepticement comme un double de lui-même. Lucien, pleins d'entrain, quitte sa famille paysanne et pauvrette, pour tenter sa chance dans la sphère littéraire très fermée de Paris. Malheureusement pour le jeune homme, ses illusiosn littéraires sont très vites anéanties par le contexte parisien de l'époque, qui ne cautionne pas un être aussi faible physiquement et moralement que Lucien. Ce n'est pas un homme de conviction, chaloupé entre les autres personnages, il n'a pas d'idées fixes qui lui sont propres. Monté à Paris pour se faire une place dans la société de l'époque puis s'y élever, il va se retrouver bloqué par divers inconvénients qui l'empêcheront de mener à bien l'entreprise qu'il souhait - ici, faire imprimer son roman, L'Archer de Charles IX.
Lucien, présenté comme un être transparent, sans grande personnalité, va rencontrer de nombreux acteurs fondamentaux de la sphère littéraire parisienne de l'époque. C'est le cas des membres du cénacles, avec qui il sympathise, sans toutefois partager leurs idées de pauvreté littéraire. C'est alors qu'il décide de se tourner vers le journalisme, de façon totalement inattendue, sans contact, sans formation ni bagages, de façon surprenante. Son désir se réalise alors : il s'élève dans la société, en se faisant un nom à travers les articles qu'il écrit. Malheureusement pour lui, la décadence est proche. Les Illusions perdues connaissent une montée soudaine au sommet, mais une chute tout aussi soudaine, contrairement au roman Bel-Ami de Maupassant, qui traite d'une ascension journalistique sans descente.
Je dois avouer que ma lecture a été assez laborieuse. Certains passages me semblaient interminables, j'étais au bord de l'abandon. Néanmoins, pour les plus courageux, ce livre se lit facilement, dans un vocabulaire assez moderne. Les thèmes littéraires abordés sont étonnamment modernes ; pointant du doigt le pouvoir du journaliste, capable de faire ou défaire la réputation d'une personne, ou encore des auteurs, à l'avenir incertain, à l'épée de Damoclès constamment suspendue au-dessus de leurs têtes.
x-lunivers-du-livre, Posté le mardi 17 février 2015 07:31
Ça me rappelle un peu "Bel-Ami" que j'avais du lire au lycée. Je ne sais pas si j'aurais le courage un jour de lire ce livre ^^