
"- Qu'est-ce que tu veux que je te dise, John ? Si tu ne peux pas, tu ne peux pas, voilà tout.
- Je peux, a-t-il dit simplement.
Et il m'a semblé que cette réponse était la vraie définition de l'amour."
Loin d'être original, la basse-continu du roman décrit les affres d'un procès d'une suspecte, défendue par des avocats passionnés et déterminés, faisant face à un contre-interrogatoire robuste, qu'il faut savoir démolir aisément. Disproportionnel dans ce roman, le rôle du procès, au centre de tout, devient rapidement vital, intriguant... mais long. Ayant déjà eu à faire avec des romans qui comparaient en procès d'assises, tel Défendre Jacob, j'avoue m'être succinctement ennuyé durant ce procès, bien trop longuet. Tout n'était que prévision ; aucun rebondissement à l'horizon, aucune surprise prête à nous faire vaciller...
Le suspense se trouvait en revanche dans la recherche du coupable, du motif du crime, de la décortication des personnages.
Ces derniers, bien trop mystérieux, n'ont pas laissé leur coeur assez ouvert pour pouvoir y lire suffisamment de choses. C'est d'ailleurs dans cette même optique que je puis dire qu'ils ne m'ont pas touché outre-mesure ; leur froideur face au lecteur ne m'a pas enthousiasmé plus que ça. Dans un monde aussi professionnel que le monde juridique, l'humain s'efface, pour ne laisser place qu'à des règles, des lois et des droits.
Connaisseur ou amateur de droit, peu importe, La coupable parfaite est à la portée de tous, n'exprimant qu'en terme très brefs les mots propres à ce secteur. Même si certaines décisions, certains actes ou certaines paroles peuvent sembler étrange, dans ce milieu du tribunal, on arrive à se plonger dans l'ambiance avec facilité, s'octroyant même le plaisir de pouvoir lire les réactions à chaud des remarques lancées.
Outre cette partie policière du livre, Laura Caldwell essaie d'humaniser ses personnages en développant leur vie intime, notamment leurs aventures amoureuses. Malheureusement pour moi, ce coup de poker ne m'a pas enchantée, arrivant même à discréditer les personnages dans leurs actions. Trop de triangles amoureux, de stéréotypes réédités, d'amour savamment décrit, et promptement réalisé. Un échec cuisant, d'autant que l'histoire entre Sam/Izzy en passant par Forrester n'a été qu'un tas de brouillon jeté par écrit, que je n'ai pas réussi à comprendre, et dont je doute de l'utilité.
Après ce long calvaire de procédure judiciaire bien épuisantes, Laura Caldwell en vient à nous dire que tout n'a été qu'éphémère ; ces 400 pages de descriptions juridiques, ces semaines de travail sur un procès, ces heures passées au tribunal... ont été balayées d'un coup de vent. Tel est le vrai visage du monde du droit. Je ne retiens rien de spécifique de cette longue lecture, hormis le côté pénible des métiers présentés.
Le dénouement, triste fin fatidique d'un volumineux roman, n'a strictement rien à voir avec l'intrigue originel du livre. L'auteure s'égare, se perd, et tourne dans un tout autre univers le suspense qu'elle s'était imaginé au départ. Un revirement inattendu, certes, mais incohérent avec le contenu précédent.
Le style d'écriture n'est pas extraordinaire, simple et fluide, ce livre peut se lire rapidement, sans grand ennuie, avec frénésie et gaieté de coeur.
Très déçue par cette lecture, le style trop froid de l'auteure m'a rebutée. Dans un pareil thème, écrit mille et une fois, une touche d'originalité aurait été bien acceptée, or, Laura Caldwell, pleine d'idées chatoyantes, essaie d'inscrire, telle une Agatha Christie, toutes ses pensées novatrices dans son récit. Ça n'a pas marché, je n'ai rien ressenti, et pense même avoir perdu mon temps.
Ma-Biblioteque-Virtuelle, Posté le lundi 07 juillet 2014 05:35
Il ne me tente pas et avec ton avis je ne le lirais pas xp