
390 pages, éditions Albin Michel, à 15,20 ¤
"S'il est temps de souffrir, il est toujours temps de guérir."
La première partie du livre est constituée à partie du présent et du passé de la vie de la protagoniste. Un passé pas si lointain, vu que le drame a eut lieu il y a moins d'un an. Dans ces flashs-backs, Valérie se remémore inlassablement la tuerie que son petit copain a déclaré au lycée Garvin le 2 mai 2008. Une tuerie affreuse, qui a fait de nombreux morts, qui a choqué à vie les élèves de ce lycée et qui a bouleversé la population entière.
Jennifer Brown nous décrit brièvement la scène et l'état d'esprit des personnages. Elle n'entre pas dans les détails et n'écrit pas de descriptions superflues. De ce fait, le lecteur est libre de s'imaginer le chaos qu'il y a eu ce jour-ci.
Au contraire, elle n'hésite pas à approfondir la psychologie de l'héroïne à la suite du drame et à creuser dans les pensées personnelles et les actes qu'a la jeune fille. Nous comprenons réellement la gravité de la situation à travers les gestes que peut avoir Valérie.
Dans la seconde partie, l'auteure nous ramène successivement en arrière, et en même dans en avant. La dramatique scène se fait plus nette, nous apprenons à connaître davantage le tueur, Nick Levils, et les liens qu'il entretenait avec Valérie. Un amour singulier les unissait, ils étaient en raccords, se soutenaient quoi qu'il arrive, et ne s'avouaient jamais vaincus.
Dans un même temps, Valérie se rappelle de l'après-scène, de son séjour à l'hôpital, des premiers moments de lucidité et du début de l'enquête policière. Est-elle complice de cette tuerie ? Telle est la question qui hante la population entière. Il faut dire que mon avis sur cette question est assez mitigé : dans un sens oui, Valérie est complice. Elle connaissait Nick sur le bout des doigts, elle aurait pu préméditer le coup qu'il allait faire. De plus, c'est elle qui l'a aidé à écrire cette liste de la haine. Mais le fait qu'il ne s'est pas confié à elle prouve qu'elle n'est pas complice, car elle ne s'imaginait pas une seule seconde qu'il pouvait faire ce genre de crime. De plus, elle a protégé certains de ses camarades et a fait arrêté la tuerie avant que son ex petit-copain ne tue plus de monde. Valérie a donc sa part de responsabilité dans ce drame, mais de là à dire qu'elle soit complètement complice... non.
Finalement, nous la voyons retourner dans son ancien lycée, encore traumatisé et choqué par cette atroce tragédie. Personne ne s'en remet. Valérie se sent coupable, et les autres élèves le lui font bien sentir à travers la distance qu'ils gardent vis-à-vis d'elle. Elle va néanmoins résister et essayait d'avancer, suivant les conseils de son psychiatre, le docteur Hieler (homme très sympathique, au passage !).
Ce roman, à travers son allure de roman pour ados cache un vrai et fort message. Cette tuerie n'aurait jamais eu lieu sans les moqueries et les mises à l'écart de certaines personnes. Nick et Valérie ont tellement ressentis le mépris et la haine que témoignaient les autres à leur égard qu'ils se reclus, isolés en médisant en secret ces personnes qui les faisaient souffrir. Il ne faut pas se leurrer ; les insultes, quelles qu'elles soient, blessent. Même si ça ne se voit pas extérieurement, elles restent gravées intérieurement à jamais. Pourquoi médire d'autres êtres humains ? Nous sommes semblables, mais notre espèce est tellement égoïste...
Je ne voudrais pas révéler la fin de l'histoire, mais ce dénouement est très optimiste et constitue un message d'espoir envoyé à nous, lecteurs, toutes et tous autant que nous sommes.
Jennifer Brown a réussi à me faire frissonner. Non pas d'effroi, mais d'angoisse et d'émotion. Elle envoie là un fort message universel, en espérant le faire parvenir à un maximum de monde. Les deux prix qui ont été attribués à ce roman sont mérités ; chapeau bas, le message a été reçu et approuvé... j'ai adoré.
Chabouquine, Posté le vendredi 16 septembre 2016 05:41
j'ai beaucoup aimée ce roman, même si ce ne fut pas un coup de coeur.
j'ai pas aimée le comportement des parent de Valérie, surtout celui de son père. J'ai mis la même note que toi en tout cas 8/10